La gestion des déchets FMA-VC

  • Publié le 14.11.2022

  • Modifié le 16.06.2024

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Les données essentielles

Les déchets de faible et moyenne activité à vie courte (FMA-VC) ont un niveau d’activité allant de quelques centaines à un million de Bq/g. De plus, le temps nécessaire à leur décroissance radioactive n’excède pas 300 ans. 

Ils sont principalement issus du fonctionnement (traitement des effluents liquides ou filtrations des effluents gazeux, etc.), de la maintenance (vêtements, outils, gants, filtres, etc.) et du démantèlement des centrales nucléaires, des installations du cycle du combustible, des centres de recherche. Ils proviennent aussi, pour une faible part, de la recherche médicale. 

971 000 m3

1 530 000 m3
Stocks estimés à terme1 : 1 900 000 m

 1 Fin du démantèlement des installations existantes. 

Un important processus de valorisation avant de recourir au stockage

Dans un objectif de préservation de la ressource du stockage, des dispositions sont mises en œuvre pour réduire le volume des déchets radioactifs ultimes. Les progrès réalisés dans la conception et l’exploitation des installations nucléaires, la gestion du combustible, le fonctionnement des installations nucléaires et les actions de réduction des déchets à la source ont permis de réduire le volume de ces déchets. À titre d’exemple, le volume annuel de déchets FMA-VC conditionnés par réacteur en fonctionnement est passé de 360 m3 en 1985 à 100 m3 en moyenne depuis 1996.

Pour pouvoir être stockés, les déchets FMA-VC doivent être conditionnés par les exploitants nucléaires afin d’assurer un confinement du déchet adapté à ses caractéristiques radiologiques. Les opérations de conditionnement peuvent être réalisées en intégralité sur le site de production ou nécessiter un transit par une installation de conditionnement mutualisée entre différents producteurs. 

L’incinération 

L’incinération est le procédé thermique le plus fréquemment utilisé dans l’industrie nucléaire au niveau mondial pour le traitement des déchets radioactifs de faible et moyenne activité. Elle offre l’intérêt d’une forte réduction volumique des déchets (d’un facteur 10 à 20) avant stockage et permet de traiter un large spectre de déchets. En France, la filière d’incinération de déchets radioactifs repose sur l’installation Centraco, exploitée par la société Socodei, sur le site de Marcoule. Depuis sa mise en service en 1999, le four d’incinération a traité à fin 2013 près de 24 500 t de déchets solides incinérables (DSI) et 17 500 t de déchets liquides incinérables (DLI). 

La fusion 

Certains déchets métalliques sont traités par fusion, ce qui permet de les décontaminer au moins partiellement. Ce procédé est réalisé par l’unité de fusion de l’usine Centraco située à Marcoule exploitée par Socodei. De 1991 à 2011, environ 21 700 tonnes de déchets métalliques ont été traitées par ce procédé. La fusion peut notamment être utilisée pour réduire le volume de déchets ultimes stockés, déclasser une partie des déchets FA dans la catégorie TFA et recycler certains métaux ferreux répondant à des critères métallurgiques précis. 

Les déchets FMA-VC sont stockés dans des installations de stockage en surface exploitées par l’Andra. Le confinement des déchets repose sur un système de trois barrières successives : le colis, les ouvrages de stockage et les sols sur lesquels le stockage est implanté. Après stockage des déchets, les ouvrages sont fermés et les installations font l’objet d’une phase de surveillance qui vise à veiller à la sûreté des installations jusqu’à ce que l’activité radiologique contenue dans les déchets atteigne un niveau résiduel tel que les expositions de l’homme et de l’environnement soient acceptables. 

Le centre de stockage de la Manche (CSM)

Mis en service en 1969, le CSM fut le premier centre de stockage de déchets radioactifs exploité en France, jusqu’en 1994. Au total, 527 000 m3 de colis de déchets y ont été stockés.

Centre de stockage de la Manche (CSM)
Centre de stockage de la Manche (CSM)

Le centre de stockage de l’Aube (CSA)

Mis en service en 1992, ce centre stockait, à la fin de l’année 2020, 353 000 m3 de déchets, soit environ 36 % de sa capacité totale de stockage autorisée. Le stockage des colis se fait dans des ouvrages en béton, à l’abri des intempéries grâce à des charpentes métalliques mobiles se déplaçant au rythme de l’exploitation. Les colis sont bétonnés ou bloqués par des gravillons dans ces ouvrages. Une fois rempli, l’ouvrage est fermé par une dalle, rendue imperméable aux eaux de pluie par une projection de matériau plastique. Les ouvrages sont ensuite protégés par une couverture de très faible perméabilité comprenant une couche d’argile. Les coûts de stockages de ces déchets dans le centre sont d’environ 5 000 €/m3 de déchets (de la prise en charge des déchets jusqu’à la fermeture du centre). 

Centre de stockage de l’Aube (CSA)
Centre de stockage de l’Aube (CSA)

Les filières de gestion des déchets de faible et moyenne activité à vie courte sont déjà existantes. Près de 1 530 000 m3 de déchets FMA-VC pourront être stockées en prenant en compte les deux centres de stockage. L’Inventaire national prévoit un stock à terminaison des installations de 1 900 000 m3. Ainsi, les installations existantes ne devraient pas être en capacité de recevoir l’ensemble des déchets produits par le fonctionnement et le démantèlement des installations actuelles. Le dépassement des capacités de stockage actuelles devrait intervenir après les années 2050 selon l’Andra.